C3. PROGRAMMATION HUMAINE ET PARENTALE



LA PROGRAMMATION HUMAINE ET PARENTALE

La neuroanoatomie nous enseigne que moins un organisme est élevé dans l’échelle de l’évolution, moins son système nerveux est développé et plus il manifeste un comportement préprogrammé (nature) : c’est le cas des papillons attirés par la lumière ou des oiseaux migrateurs qui savent où aller et à quelle date. L’instinct des organismes plus évolués est inversement proportionnel à leur degré d’évolution : ils ont un système nerveux plus complexe qui favorise l’apprentissage par l’expérience et la transmission (culture) mais les en rend dépendants pour survivre. Ce mécanisme culmine chez l’homme.

Le mécanisme des fréquences cérébrales
C’est l’activité électrique fluctuante du cerveau qui nous permet de télécharger en mémoire une quantité inimaginable d’informations. Les basses fréquences cérébrales qui prédominent chez l’enfant le rendent particulièrement perméable. Il s’agit d’une importante adaptation neurologique qui favorise le très intense processus d’acculturation. L’environnement humain et les mœurs sociales changent si rapidement qu’il ne serait pas avantageux de transmettre des comportements culturels par le biais d’instincts génétiquement programmés. Les jeunes enfants s’imprègnent de leur milieu ambiant et acquièrent une « sagesse » léguée par les parents directement dans leur mémoire subconsciente. C’est ainsi qu’ils adoptent le comportement et les croyances de leurs parents, bénéfiques ou toxiques.
Les hypnothérapeutes amènent le cerveau des patients à passer en activité delta et thêta car ces basses fréquences les rendent plus influençables et programmables, à l’instar des enfants.

La formation du subconscient
Ensemble nos instincts génétiquement programmés et les croyances apprises de nos proches forment le subconscient. Ce dernier constitue une banque de stockage de programmes totalement indifférents, qui sert uniquement au décodage des signaux de l’environnement et à l’activation des programmes de comportements assimilés, sans émettre ni questions ni jugements. C’est un disque dur programmable où sont téléchargées nos expériences de vie. Les stimuli activant les comportements sont des signaux détectés par le système nerveux, pouvant provenir du monde extérieur ou du monde intérieur, comme les émotions, le plaisir ou la douleur. Lorsqu’un stimulus est perçu, il déclenche automatiquement la réaction comportementale acquise la première fois que ce signal a été perçu.
Ainsi, les croyances et attitudes captées chez les parents s’intègrent en tant que voies synaptiques (neuronales) dans le subconscient et contrôlent notre biologie. Étant donné la précision de ce système d’enregistrement, on peut imaginer les conséquences de propos tels que « tu es stupide », « tu ne le mérites pas », « tu n’arriveras à rien », etc. Ces messages sont téléchargés dans la mémoire subconsciente de l’enfant en tant que « faits absolus », aussi assurément que les bits dans le disque dur d’un ordinateur. Une fois programmées, ces « vérités » modèlent inconsciemment le comportement et le potentiel de l’enfant. En vieillissant, nous devenons moins vulnérables à la programmation extérieure.

Le conscient créateur
Si le subconscient est notre « pilote automatique », le conscient est notre « commande manuelle ». Le subconscient est l’un des plus importants processeurs d’informations connus : il traite quelque vingt millions de stimuli par seconde, alors que le conscient n’en traite que quarante (la photo d’un paysage comparée à celle d’un point). Il sera donc beaucoup plus efficace pour éviter un danger soudain.
Tous deux forment un duo dynamique et coopèrent dans l’acquisition de comportements complexes. Quand on apprend à conduire, le conscient doit traiter quantité de détails et ne saurait se permettre de penser à autre chose. Plus tard on peut conduire sa voiture en étant totalement absorbé dans une conversation, et réaliser qu’on a parcouru 10 km sans s’en apercevoir, tout en évitant les obstacles. Si l’on ne conduisait pas consciemment pendant ce temps, qui donc conduisait ? Le subconscient qui, à force d’expérience, a bien enregistré les nécessités de la conduite.
Quand un comportement préprogrammé se déroule, le conscient qui observe peut intervenir pour générer une nouvelle réaction. Il peut en outre prévoir et se souvenir alors que le subconscient fonctionne toujours au présent, ce qui lui permet de gérer efficacement les comportements voulus dans l’instant, sans nécessité de supervision consciente, comme dans l’exemple de la conduite.
Cependant, les choses peuvent mal tourner lorsque les croyances acquises des autres ne concordent pas avec les objectifs de notre conscient. Si la nature de ce dernier évoque le témoin qui observe, le subconscient ressemble à un juke-box rempli de programmes prêts à jouer. Avec la meilleure volonté du monde, nous ne pouvons obtenir des musiques qui ne seraient pas enregistrées. Il est aussi inutile de se battre avec le subconscient que de frapper un juke-box dans l’espoir qu’il changera de menu.

Conditionnement et libre-arbitre
Si les réflexes comportementaux élémentaires acquis au fil de l’évolution se sont transmis sous forme d’instinct génétique, l’apprentissage de nouveaux automatismes est essentiellement le résultat du conditionnement (exemple des chiens de Pavlov). Bien qu’ils puissent être d’une extrême complexité (conduire sur une autoroute bondée tout en conversant avec son passager), ils s’accomplissent sans effort. Les voies neuronales entre stimuli et réactions comportementales deviennent permanentes : elles constituent les « habitudes ».
Physiquement, l’inconscient est associé à l’activité de toutes les structures cérébrales présentes chez les animaux qui n’ont pas développé la conscience. Chez les humains et certains mammifères supérieurs, une région du cerveau s’est spécialisée : c’est le cortex préfrontal, associé à l’activité mentale consciente. Cet organe de perception a accès à presque toute l’information stockée dans notre mémoire à long terme. Grâce à sa capacité d’autoréflexion, le conscient a la possibilité d’observer nos comportements programmés et d’intervenir pour générer une nouvelle réaction ; mais celle-ci reste ponctuelle tant qu’une déprogrammation n’a pas eu lieu[1]. Après évaluation, il peut aussi décider de changer le programme[2]. Nous pouvons donc choisir consciemment notre manière de réagir à la plupart des signaux de l’environnement. La capacité consciente d’outrepasser les automatismes du subconscient constitue le fondement du libre arbitre.
Ce don particulier comporte néanmoins un désavantage. Alors que la plupart des organismes  doivent faire eux-mêmes l’expérience de stimuli pour réagir, notre cerveau est si apte à « apprendre » les perceptions, que nous pouvons les acquérir indirectement de nos éducateurs. Une fois que nous acceptons celles des autres comme des vérités, leurs perceptions se cristallisent dans notre cerveau et deviennent nos vérités. Si leurs perceptions sont inexactes, de fausses perceptions sont téléchargées dans notre cerveau et enregistrées dans notre subconscient. Comme celui-ci sert uniquement à rejouer le mode stimuli-réactions et qu’il ne travaille qu’au présent, il nous entraînera alors dans des comportements inappropriés.
Par exemple, si l’on nous a appris que les serpents étaient dangereux et qu’un reptile inoffensif s’approche de nous, nous adopterons un réflexe (inconscient) de défense, concrétisé par les symptômes physiques du stress. A l’inverse, un spécialiste manifestera un grand intérêt et restera détendu. Même serpent, même stimulus, et pourtant des réactions totalement différentes. De même, un événement ou un bruit soudain déclenchera une poussée d’adrénaline chez les uns et pas chez les autres, en fonction des expériences vécues ou apprises stockées dans l’inconscient. Nos réactions aux stimuli sont en effet contrôlées par nos perceptions, à partir de notre banque de données inconscientes. Vraies ou fausses, celles-ci « contrôlent » notre biologie. Ainsi il serait plus exact d’appeler ces perceptions des croyances.
Ce qui nous empêche de parvenir à réaliser nos rêves, ce sont les limites programmées dans notre subconscient. Elles n’influent pas seulement sur notre comportement, mais jouent également un rôle primordial dans notre physiologie et notre santé.


[1] La kinésiologie, une pratique fondée sur des tests musculaires, démontre que lorsque le conscient a une croyance qui entre en conflit avec une « vérité » préalablement stockée dans le subconscient, le conflit s’exprime par un affaiblissement des muscles du corps, au détriment de l’affirmation consciente. L’esprit conscient croit contrôler la situation tant qu’il s’accorde avec le subconscient qui copilote notre vie.


[2] Les techniques de reprogrammation des comportements appris font partie de la psychologie énergétique, fondée sur la nouvelle biologie (approche quantique) qui fait le lien entre l’énergie et la pensée.