Le
système immunitaire : un système de traitement de l’information
« Le
terrain est tout. Le microbe n’est rien »
Phrase attribuée (à tort ou à raison) à Pasteur sur
son lit de mort, regrettablement ignorée par ses héritiers
La compréhension des notions de terrain et de système
immunitaire est essentielle pour prendre soin de soi au quotidien et, si
nécessaire, faire des choix thérapeutiques appropriés.
Le système immunitaire a trois fonctions
1. Accueillir les informations
2. Conserver en mémoire ce qui est utile à la vie et à l’évolution
pour l’utiliser au moment opportun. Le fait qu’un élément soit présent dans
l’organisme ne signifie pas qu’il est actif ou toxique : les porteurs
sains en sont un vivant exemple. On n’élimine pas les couteaux d’une cuisine
sous prétexte que ce sont des instruments dangereux !
3. Evacuer ou détruire le superflu ou le néfaste.
LE DéVELOPPEMENT DU SYSTèME IMMUNITAIRE
CHEZ L’ENFANT
Contrairement à d’autres espèces,
une grande partie de notre maturation se fait après la naissance. Le système
immunitaire du nouveau-né n’est pas opérationnel et ne sera mature qu’à l’âge
de sept ans.
Les bactéries de la mère, au
niveau vaginal et fécal, commencent à coloniser le système de l’enfant dès la
rupture de la poche des eaux. C’est un phénomène naturel et nécessaire qui
permet au bébé d’intégrer progressivement les espèces constitutives de sa flore
bactérienne. Quand le prématuré dépasse un certain stade de développement en
milieu stérile, il n’est plus capable de le faire spontanément, ce qui peut
générer la survenue d’entérites fulgurantes. Les étapes naturelles du
développement sont à respecter dans toute la mesure du possible .
Chez les jeunes obèses, la flore
intestinale qui contribue à la transformation des aliments est toujours
déséquilibrée et l’on observe une inflammation chronique de leur système
immunitaire.
Le bébé doit téter dès la
première heure suivant sa naissance. Le colostrum du lait maternel va tapisser
la paroi de son système digestif, de l’œsophage jusqu’au rectum – jusqu’alors
stérile – et contribue ainsi au développement du premier niveau de flore
bactérienne et des cellules de l’intestin.
L’analogie entre la construction
du système immunitaire et celle d’un système forestier est intéressante :
dans les deux cas, la colonisation s’effectue selon des étapes très
précises : plantes pionnières (mousses, plantes annuelles…), puis arbustes
et herbacées, puis jeunes pins et enfin les essences à bois dur. Chaque espèce
modifie le terrain et favorise ainsi l’arrivée des suivantes qui n’auraient pas
pu s’installer avant.
De même c’est la succession des
espèces bactériennes qui fait maturer le système digestif mais aussi le système
immunitaire.
Nous avons besoin de ces
éléments du monde extérieur pour développer ce qui nous est propre (les
bactéries maternelles puis celles de l’environnement). Idem pour l’acquisition
du langage : si nous n’avions pas de modèles d’articulation à une période
sensible, nous ne serions plus jamais capables d’apprendre à parler (c’est ce
que l’on a constaté chez les enfants sauvages). Quand on brise l’équilibre de
la coopération avec l’environnement, on engendre la maladie et le malheur. Plus
on défie les lois naturelles, plus les réactions sont imprévisibles et
incontrôlables. C’est aussi vrai pour la Terre que pour notre organisme.
L’immunité, c’est donc la
capacité de distinguer à bon escient le soi (ce qui nous appartient) du non soi
(l’environnement). C’est le non soi qui nous permet de nous définir, nous
enrichit et nous ensemence : l’homme et la femme en sont le meilleur
exemple. C’est un processus d’individuation en deux étapes, la différenciation
et l’assimilation : deux forces contradictoires et complémentaires. Un
système immunitaire sain est le garant de leur bon équilibre.
Le rôle fondamental des maladies infantiles
La maladie infantile représente
souvent pour l’enfant une première confrontation avec l’épreuve. Cette crise a
plusieurs rôles dont le plus important est de participer à la formation des
défenses naturelles qui lui permettront, plus tard, de manifester une
considérable force de guérison.
Le système immunitaire arrivant
à maturité à sept ans, il est particulièrement nuisible de vacciner les jeunes
enfants. L’agression vaccinale, surtout précoce, ne fait qu’affaiblir le
terrain, remplaçant les maladies bénignes de l’enfance par des maladies
chroniques souvent graves et difficiles à guérir.
Toute maladie est un processus
biologique de la nature comportant deux phases :
une phase de stress, dite conflictuelle, rarement prise en considération, et
une phase de réparation, symptomatique et souvent douloureuse. Les maladies
infantiles appartiennent toutes à cette phase de réparation. Il s’agit d’un
processus de rééquilibrage qui permet à l’enfant de « vider ses
poubelles ». Il évacue ce dont il n’a pas besoin, physiquement et
émotionnellement. On observe souvent un bond de croissance après la maladie.
La maladie infantile est une
épreuve d’initiation : elle vise à nettoyer le courant héréditaire, à
métamorphoser le corps, à élaborer le psychisme et à s’affranchir du retour
régressif à la mère. Agissant à l’inverse, la généralisation de la vaccination
crée des générations de dépendants.
Les bactéries intervenant dans les maladies
infantiles permettent en particulier la maturation des trois grands systèmes de
régulation : nerveux, endocrinien et immunitaire. Le rôle de ces
microbes est tel que le docteur Eric Ancelet
prône la reconnaissance d’un système microbien/bactérien à part entière,
interagissant étroitement avec les trois autres, et bien sûr avec l’ensemble de
l’organisme. Chaque fois que l’on perturbe l’un de ces quatre systèmes, les
autres sont également déséquilibrés.
Les trois filtres du système immunitaire
Le système immunitaire est
construit sur la base de trois filtres :
Filtre 1 : Peau, muqueuses, sécrétions (salive, larmes…)
Intervient dans la phase incubatoire de la maladie.
C’est le seul filtre opérationnel dès la naissance. Il discrimine ce qui peut
enrichir le milieu intérieur de ce qui doit être éliminé et laisse le soins aux
filtres 2 et 3 de valider. Pendant les sept premières années, il assimile le
maximum d’informations venant de l’extérieur.
Filtre
2 : immunité à médiation cellulaire
Intervient dans la phase éruptive de la maladie, phase initiée par le
filtre 1.
Des cellules accueillent ou évacuent l’élément étranger. L’intervention des
lymphocytes T est initiée au niveau des muqueuses ; elle reprogramme
éventuellement l’ADN.
Le rôle de la
fièvre
La fièvre jusqu’à 38°5 contribue à la multiplication des microbes, à 39°
elle les stabilise, à 40° elle les élimine. Chaque étape correspond à une phase
du processus de la maladie.
La fièvre est souvent mal considérée. En réalité, elle est
le résultat de l'effort produit par le corps pour lutter contre une infection
ou un empoisonnement. L'intensification des différentes fonctions organiques
impliquées dans le système de défense chauffe le corps, d'où l'élévation de la
température. Il s'agit d'un processus des plus naturels. Autrement dit,
chercher à faire disparaître la fièvre revient à contrecarrer les efforts
curatifs mis en place par la nature. Des moyens simples permettent de la
soutenir et de la contrôler, en veillant notamment à ce qu’elle s’accompagne de
transpiration.
Filtre 3 : immunité à médiation humorale
Phase finale (mais non terminale !) de la maladie, initiée par le filtre 2.
L’activation des lymphocytes B génère la production d’anticorps qui nettoient
le terrain et éliminent les déchets devenus inutiles.